Rachel Castillo est consultante en Droits de l’Homme. Originaire du Pays-Bas, elle s’est lancée dans une carrière dédiée à la mode éthique après un stage en Inde où elle effectuait des recherches sur les conditions de travail dans les usines textiles. Son voyage l’a conduite à poursuivre un Master en Gestion Responsable à Berlin, approfondissant son engagement envers des pratiques commerciales responsables. Suite à un projet réalisé pour le gouvernement néerlandais, cette entrepreneuse, avec sept ans d’expérience en Droits de l’Homme dans la mode, continue son plaidoyer pour une prise de décision éthique dans l’industrie de la mode. Dans cette interview, elle nous explique sa vision du monde et ses engagements.
En quoi consiste votre activité basée sur les Droits de l’Homme dans l’industrie de la mode ?
Je crois que les Droits de l’Homme, en essence, concernent une vie digne pour tous. Avec mes services aux entreprises, je propose une réflexion sur ce que pourrait être une entreprise éthique et les décisions qu’elle doit prendre pour y arriver. Je leur propose aussi de développer des stratégies responsables avec un plan d’action pratique. Et, ce que j’aime le plus : les projets d’impact local. La plupart des marques de mode produisent dans d’autres pays. Pour changer la donne, il est important de comprendre véritablement les causes profondes des problèmes sociaux et donc, les conversations avec les fournisseurs sont cruciales. Dans ces conversations, nous valorisons la confiance, l’égalité et la vulnérabilité et, à travers ces valeurs, nous pouvons travailler sur les Droits de l’Homme.
Pourriez-vous décrire le panorama actuel des Droits de l’Homme dans le monde ?
Commençons par quelques points positifs ! Je vois de plus en plus d’initiatives de mode éthique émerger. Certaines pour les marques, d’autres pour les consommateurs. De plus, il y a un accent accru sur la transparence. Certaines marques deviennent plus transparentes sur leurs chaînes d’approvisionnement, permettant aux consommateurs de faire des choix éclairés. Avec les entreprises avec lesquelles je travaille, je constate une augmentation des pratiques de commerce equitable, où les travailleurs recoivent des salaires décent et travaillent dans de bonnes conditions.
Il y a aussi des points à améliorer. Globalement, je trouve qu’il y a un manque de responsabilité de la part des gens. Juste en tant qu’être humain. Si vous expérimentez plus de douleur et de peur que d’amour, alors vous allez probablement aussi agir en fonction de ces sentiments. Et donc, nous nous maintenons dans la société telle qu’elle est aujourd’hui. Quand je regarde le monde, je vois beaucoup d’injustices sociales, de discrimination, d’inégalité de genre et de problèmes de santé. Ce qui est, à mon avis, la conséquence du manque d’amour.
“Nous manquons d’amour pour nous-même, pour nos proches, pour les gens dans d’autres régions du monde et pour la nature elle-même.”
Rachel Castillo
Quels sont vos projets pour cette année ?
À partir de septembre 2024, je voyagerai à travers le monde avec mon conjoint. Pour le travail mais aussi pour explorer davantage cette belle planète. Avant cela, je serai à Amsterdam et j’organiserai des événements presque tous les mois. J’aime être connectée à des personnes ayant la même motivation intrinsèque de changer les choses. Et donc, je partage mon espace avec des personnes qui aimeraient se joindre à nous. Si vous voulez nous rejoindre, contactez-moi pour rester informé de nos prochains évènements.
Cette année, je travaille principalement sur un projet d’impact local en Inde. Je suis en partenariat avec différentes ONG, une marque et leurs fournisseurs pour assurer des conditions de travail éthiques. Les ONG sont basées en Inde, elles comprennent donc la culture et la langue. Dans de tels projets, nous travaillons toujours avec un réseau de personnes que nous créons dans le pays et qui peuvent soutenir les fournisseurs.
Par ailleurs, je collabore pour la première fois directement avec un fournisseur au lieu d’une marque. Je vais aider ce fournisseur à mieux communiquer sur ses activités éthiques et sa chaîne de valeur de façon à ce que les marques le fassent également.
Photo : Rachel Castillo
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