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Desolina Suter, une visionnaire à la tête des tendances de la mode durable

Desolina Suter, Directrice Mode de Première Vision, incarne une figure clé dans l’univers de la mode contemporaine. À la tête de la définition des tendances et des palettes de couleurs pour les saisons à venir, son rôle est essentiel dans la collaboration avec les exposants internationaux. À travers des réunions stratégiques et une exploration minutieuse des visions créatives, elle orchestre la création d’une gamme couleur cohérente qui guide l’industrie mondiale de la mode. Son engagement pour l’innovation et l’éco-responsabilité façonne également l’avenir durable du secteur.

Desolina Suter, Directrice Mode de Première Vision

Quel est votre rôle en tant que Directrice Mode de Première Vision ?

Mon rôle consiste à travailler en étroite collaboration avec les exposants de différents secteurs de la mode pour définir les tendances et les couleurs de la saison à venir. Je m’efforce de recueillir leur vision du futur et de construire ensemble la gamme de couleur qui guidera la création des collections.

Comment se déroulent les réunions avec les exposants et comment parvenez-vous à construire une gamme couleur cohérente pour chaque saison ?

Chaque année nous organisons des réunions pays pour prendre en compte les spécificités de chaque marché tout en identifiant les tendances transversales. En collaboration avec les porte-paroles de chaque pays, nous développons des concepts et des thématiques fortes qui vont guider la création des collections communes. En analysant les retours des exposants et en étudiant les collections reçues, nous construisons des histoires transversales pour tous les métiers de la mode.

En parallèle de mon rôle de Directrice Mode, je suis également porte-parole pour le marché italien depuis 25 ans. Donc pour l’Italie, j’ai décidé d’inviter certains exposants dans des secteurs très différents comme par exemple des architectes, des designers ou des stylistes afin qu’ils puissent livrer leur vision du futur.

Dans ce cadre-là, on passe une journée ensemble dans chaque pays et après cette première réunion, une synthèse est faite et tous les porte-paroles se retrouvent pour partager les retours pays et construire la gamme couleur de la saison suivante.

Comment ces résultats sont-ils unifiés ?

Tous les porte-paroles sont issus de la filière de la maille, du coton, du prêt-à-porter homme, femme, etc et nous voyons ce qui est transversal, comme par exemple l’envie de porter un jaune lumineux…

Chaque pays choisi ses trois couleurs préférées. On essaye d’être le plus objectif et factuel possible suivant le pays. Ensuite on va développer ce qu’il y a de commun dans des modules métiers.

Par exemple, cette saison est très contrastée, et nous l’avons axée sur trois thématiques : une minimale mais excellente avec des qualités magnifiques, une autre qui est inclusive avec des références très mélangées et l’idée d’inclure des générations différentes (le passage du temps comme forme de beauté) et une troisième thématique liée au corps : s’envelopper dans de la douceur, du confort mais aussi une envie d’être provocateur, de se montrer tout en conservant sa fragilité… Chacune de ces idées doit être forte pour se faire une place.

Parlez-nous des modules métiers…

Ils concernent les accessoires, le cuir, le design et le décor, la lingerie, le sport et le tissus (qui inclue le tayloring, la dentelle, le casual…)

À qui ce service est-il dirigé ?

Ce bureau interne de Première Vision est réalisé pour nos exposants. Dès septembre, on voyagera dans les pays où on a de nombreux exposants. Dans mon cas pour l’Italie, je fais trois présentations à Milan, Prato et Santa Croce pour le cuir où j’ai entre 100 et 300 inscrits. Je leur montre ce qu’on a identifié comme courant porteur. 

La grande différence par rapport à un bureau de style, c’est que chaque exposant nous envoie une collection. Et début mai, nous avons reçu 950 collections ! 

Pendant ce temps, nos équipes vont faire les sélections pour le sport, la dentelle, etc. Ils vont analyser chaque collection et retenir l’essentiel qui sera shooté pour être publié sur notre site web à disposition des professionnels de la mode dans le cadre du sourcing digital.

Pouvez-vous nous donner un exemple d’histoire transversale pour tous les métiers ?

Oui, par exemple, l’histoire de l’usure du temps : que ce soit des froissés, des crispés au des dévorés presque déchirés dans les jacquards. L’art est de mettre en avant des éléments qui viennent du sport, de la maille ou encore de la soierie lyonnaise pour permettre aux visiteurs du salon de découvrir les futures tendances et d’être alignés avec les consommateurs de plusieurs secteurs différents.

En réalité, Première Vision se nourrit de son offre exposants. On se remet aussi beaucoup en question par rapport aux collections que l’on reçoit. Si on reçoit un produit que nous n’avons pas contemplé un an et demi auparavant -par exemple, des denims mélangés avec des fils de laine ou d’alpaga- ça vaut le coup de les mettre en scène sur le salon car ils arrivent sur le marché.

« La connaissance du marché va nourrir notre intuition »

Desolina Suter

Comment avez-vous organisé les forums du salon ?

Pour cette année, je voulais quelque chose de minimal, de simplifié. J’ai travaillé avec différents scénographes pour créer ces espaces. Sur cette édition on a créé un petit forum privé « The Cube » pour recevoir les acheteurs dans une dimension plus personnalisée avec des matières d’exception. Le but est de faire découvrir les tendances dans un ensemble très séduisant.

L’engagement éco-responsable semble être au cœur des préoccupations de Première Vision. Pouvez-vous nous en dire plus sur le programme A better way et comment vous travaillez à mettre en avant les matières et couleurs éco-responsables ?

Effectivement, l’engagement éco-responsable est une priorité pour nous. A better way met en avant la traçabilité, la circularité et l’utilisation de ressources alternatives. Mon équipe et moi mettons en scène les fibres non teintes, les cotons colorés sur la plante et même les couleurs fluos ayant une approche respectueuse de l’environnement.

La mode est un désir, un jeu et on a besoin d’une palette ample de couleurs pour tous les goûts ! Je pense qu’il est important de continuer à cultiver cet aspect ludique, ce besoin de paillettes pour que les couleurs évoluent.

Photos : Première Vision

Aller sur le site de Première Vision

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