Le mannequin Gigi Hadid vient de lancer sa marque de cachemire, Guest in Residence, lors de la Fashion Week de Paris. Créer une marque, c’est bien mais -pour bien faire- encore faut-il s’assurer qu’elle soit éthique et durable… L’utilisation quotidienne des vêtements nous fait oublier que de nombreuses fibres textiles, telles que le coton, le lin, la laine et le cachemire, proviennent de la nature et dépendent de plantes et d’animaux qui ont besoin de terre et d’eau. Il est essentiel de garantir un approvisionnement durable de ces matières premières pour éviter la surcharge de l’environnement et l’abus d’eau, en particulier dans le contexte du changement climatique.
Dans le cas du cachemire, pour comprendre sa durabilité, il faut se pencher sur le processus de production. Les chèvres cachemires prospèrent principalement dans les climats rigoureux de Mongolie, de Chine et d’autres régions d’Asie centrale. Elles développent un sous-poil dense et chaud pour survivre aux températures extrêmes. La récolte annuelle du cachemire consiste à peigner ou à tondre les chèvres pour recueillir les fibres douces.
Quels sont les défis en matière de développement durable ?
Si l’attrait du cachemire réside dans sa texture exquise mais aussi ses fonctions thermorégulatrices et anti-odorantes, sa production pose plusieurs problèmes de durabilité. Tout d’abord, le surpâturage et la dégradation des sols. Les chèvres du Cachemire sont connues pour leur surpâturage, ce qui entraîne la dégradation des sols et la désertification en particulier au niveau du désert de Gobi qui se situe entre la Mongolie et la Chine. Aussi, l’augmentation de la demande de cachemire a exercé une pression sur les écosystèmes fragiles où paissent ces chèvres.
De plus, d’importantes quantités d’eau sont utilisées dans la production du cachemire, aussi bien pour les chèvres que pour le traitement des fibres. Et dans les régions où l’eau est rare, cela peut contribuer au stress environnemental.
Il ne va pas sans dire que le traitement des fibres de cachemire fait souvent appel à des produits chimiques pour le nettoyage et la teinture, ce qui contribue à la pollution de l’eau, des sols et de l’air.
Quant au bien-être animal, les pratiques contraires à l’éthique dans l’élevage du cachemire, telles que la tonte agressive, peuvent susciter des inquiétudes quant au bien-être des chèvres.
Quelles pratiques durables dans la production de cachemire?
Des efforts sont déployés pour relever ces défis et rendre la production de cachemire plus durable, telle que les pratiques agricoles respectueuses de l’environnement où certains producteurs adoptent des pratiques agricoles durables, telles que le pâturage en rotation, afin de limiter le surpâturage et la dégradation des sols.
La gestion responsable de l’eau est également au centre des pratiques durables avec des initiatives visant à réduire l’impact environnemental de la production de cachemire.
Concernant les normes de bien-être animal, des certifications telles que The Good Cashmere Standard émergent pour garantir un traitement éthique des chèvres et le respect des normes en matière de bien-être animal.
Enfin, soutenir les communautés locales et garantir des salaires équitables pour les éleveurs peut contribuer à une industrie du cachemire plus durable et socialement responsable.
Consommateurs : quelles voies suivre?
Choisir des produits en cachemire durables et de haute qualité et soutenir des marques engagées dans des pratiques éthiques et respectueuses de l’environnement peut contribuer à un changement positif.
La durabilité du cachemire est une question complexe qui implique des considérations environnementales, sociales et éthiques. En tant que consommateurs, faire des choix éclairés et soutenir les marques engagées telles que Hircus, Eric Bompard, Kujten, So Good To Wear ou éventuellement le cachemire recyclé de The Reformation dans une production responsable peut jouer un rôle crucial dans la construction d’un avenir plus durable pour le cachemire et l’industrie de la mode dans son ensemble.
Photo Une : Pixabay
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