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Consultante en influence écologiquement responsable, Amélie Deloche accompagne les marques et les influenceurs de tous les secteurs en les formant sur des pratiques plus éthiques.

Engagée dans la transition écologique depuis quatre ans, elle a fait ses débuts dans le collectif Pour un réveil écologique en 2018 pendant ses études en École de Commerce. Cette expérience alignée avec ses convictions lui a permis d’orienter sa vie professionnelle et de travailler notamment à l’Agence Française de Développement sur des sujets de sensibilisation au développement durable à un public jeune. C’est là qu’elle a commencé à travailler avec des influenceurs pour porter des messages de conscience.

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De Paye ton influence à Post Influence

« J’ai décidé de me lancer à mon compte en conseil en communication responsable en lien avec la transition écologique et je suis tombée dans le bain de l’influence en co-créant le collectif Paye ton influence  en 2021 », nous explique Amélie. 

L’objectif ? Interpeller le monde de l’influence pour qu’il se mette à la page de l’urgence climatique. En effet, « dans un monde où les réseaux sociaux dictent les comportements de masse, les influenceurs ont un énorme pouvoir : celui de faire évoluer les normes sociales rapidement », publie le compte Youtube de Paye ton influence.

« L’audience sur les réseaux est plus encline à privilégier une consommation plus responsable. »

Amélie Deloche, co-fondatrice de Paye ton Influence et fondatrice de Post Influence.

Récemment, l’experte en influence engagée a choisi de réinventer l’influence traditionnelle en l’adaptant aux temps actuels et à cette course contre la montre qu’est l’urgence climatique. Pour l’incarner, elle a créé Post Influence, une agence dédiée à la transformation du secteur de l’influence marketing vers de nouveaux imaginaires plus écologiques, éthiques et responsables. 

« Je propose du conseil et de la formation auprès des acteurs de l’influence, principalement aux marques et aux agences d’influenceurs sur : « Comment intégrer les enjeux écologiques dans leur pratique au quotidien ? ».

« L’actualité est propice au fait que les marques s’interrogent notamment sur le marketing d’influence puisque, pour la plupart des marques de mode, le budget de publicité est davantage consacré au marketing d’influence car ça marche mieux que la publicité conventionnelle », souligne-t-elle.

En effet, il y a une réflexion globale sur les dérives de l’influence et la protection des consommateurs. Les marques comprennent qu’elles ne peuvent plus faire tout et n’importe quoi aujourd’hui. Elles ont la volonté de s’inscrire dans des démarches plus éthiques qui intègrent de plus en plus des prises de conscience écologiques.  D’ailleurs, dans un de ses derniers posts sur Linkedin, Amélie évoque le Festival de Coachella comme un désastre écologique, notamment au niveau des émissions de CO2, de par la venue massive d’influenceurs en avion.

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Alors, comment fait-on pour conscientiser les acteurs de l’influence ?

Certains influenceurs vont être seuls et d’autres qui vont être représentés par des agences. Pour ceux qui sont seuls, ils se font contacter directement par les marques pour des propositions de campagnes, quant aux agences, elles filtrent les collaborations. 

Le 30 mars dernier, une proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux a été votée. Elle vient définir et encadrer l’activité commerciale sur les réseaux sociaux. « Il y avait un vide juridique entre les influenceurs, leurs agents et les marques », explique Amélie. “Depuis Paye ton influence, on essaye d’intégrer les enjeux écologiques au sein de cette loi avant que ça passe à l’Assemblée donc il y a un amendement sur ces questions-là et on est en train de travailler avec les députés qui ont porté la loi et certains sénateurs… »

Avec les co-créateurs de Paye ton influence, l’experte a aussi un projet de construction d’outils destinés aux influenceurs pour qu’ils puissent s’auto-diagnostiquer sur leur engagement écologique. « Cet auto-diagnostique (ou feuille de route) leur permettrait de savoir où ils en sont au niveau engagement. »

« Les marques les plus polluantes sont les plus grosses en therme de volumes et de budgets »

Amélie Deloche.

Parmi les influenceuses engagées sur les causes environnementales, on retrouve @chamellow, @rosabohneur, @iznowgood, @rubipigeon ou encore @youmakefashion pour n’en citer que quelques-unes. « Le problème c’est que ces influenceuses restent dans des niches de personnes convaincues. Elles n’atteignent pas encore la masse », ajoute-t’elle.

Désinfluencer pour décourager la consommation

Autre phénomène notable : la désinfluence. Révélée dernièrement dans les médias, elle est surtout représentée sur Tik Tok. « Il faut comprendre la désinfluence comme la décroissance de la consommation. Ces désinfluenceuses incitent à ne consommer qu’en cas de besoin et critiquent parfois à cœur ouvert certaines mauvaises pratiques. »

Si les collaborations avec les marques restent l’enjeux primordial de l’activité d’influence, beaucoup d’influenceurs acceptent encore de créer des campagnes avec des marques de fast fashion à l’image moins terne que Shein. « C’est le cas d’une fast fashion souvent déguisée par un positionnement plus haut de gamme par des marques comme Maje, Sandro ou encore Stradivarius car, au final, les pratiques sont les mêmes au détriment de l’Homme et de la planète…»

Cette année, Amélie continuera de développer Post Influence. Et début juin elle organisera un évènement qui rassemblera 50 influenceurs avertis pour les former aux enjeux écologiques de façon à ce qu’ils puissent les intégrer dans leur pratique.

« Je suis heureuse de voir les choses évoluer. Il y a deux ans, la plupart des influenceurs n’avaient aucun intérêt pour les enjeux écologiques et maintenant ils refusent souvent un voyage de presse en avion de trois jours ou une campagne pour une marque de fast fashion…. Je suis assez optimiste pour la suite, malgré que l’influence reste un business et qu’il y ait toujours un frein financier. »

Aller sur le site de Post Influence

Photos : Pexels / Amélie Deloche.

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