L’industrie textile est souvent critiquée pour sa pollution, mais son impact sur la santé humaine est moins connu. Les composés pétrochimiques dans les vêtements nuisent aux travailleurs, aux communautés locales et aux consommateurs. Aujourd’hui il est difficile d’évaluer la toxicité exacte d’un vêtement en raison de l’exposition quotidienne à de nombreuses substances synthétiques peu étudiées. La toxicité de ces substances peut augmenter par interaction ou dégradation, notamment avec les colorants azoïques, fréquemment utilisés et persistants dans l’environnement. Voici un guide pratique pour acheter en conscience des vêtements sains et respectueux de l’environnement.
1 – Vérifier les étiquettes
La première étape consiste à lire attentivement l’étiquette du vêtement, qui doit indiquer sa composition. Méfiez-vous des matériaux synthétiques comme le polyester, le nylon, l’acrylique et le polyvinyle chlorure (PVC), qui peuvent contenir des substances toxiques.
2 – Rechercher les certifications
Cherchez des labels et certifications qui garantissent l’absence de substances nocives. Par exemple, le label Oeko-Tex Standard 100 certifie que le textile a été testé pour ne pas contenir de produits chimiques nocifs. D’autres certifications à rechercher incluent GOTS (Global Organic Textile Standard) pour les fibres organiques, et BlueSign pour une production textile durable et sans danger.
3 – Se renseigner sur les teintures
Les teintures utilisées dans les vêtements peuvent aussi contenir des substances toxiques. Privilégiez les vêtements teints avec des teintures naturelles ou certifiées sans produits chimiques dangereux.
4 – Connaître les pratiques du fabricant
Renseignez-vous sur les pratiques de fabrication de la marque ou du fabricant. Les entreprises responsables et soucieuses de l’environnement sont généralement transparentes quant à leurs processus de fabrication et s’efforcent de minimiser l’utilisation de substances nocives.
5 . Opter pour les matières naturelles et bio
Les fibres naturelles comme le coton biologique, le lin, la laine, et la soie sont souvent considérées comme plus sûres que les fibres synthétiques, surtout si elles sont cultivées et traitées sans produits chimiques dangereux.
6 – Faire attention aux finitions
Certaines finitions appliquées aux vêtements, comme les traitements anti-taches, anti-plis ou imperméabilisants, peuvent contenir des substances chimiques préoccupantes. Il est préférable d’éviter les vêtements qui ont subi ces traitements ou de rechercher des alternatives moins toxiques.
7 – Effectuer des tests
Dans certains cas, il est possible de faire tester la composition chimique d’un vêtement par des laboratoires spécialisés, bien que cela puisse être coûteux.
Quelles sont ces substances toxiques ?
Parmi les substances toxiques fréquemment trouvées dans les vêtements et leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement, on trouve les éthoxylates de nonylphénol, des perturbateurs endocriniens présents dans une grande partie des vêtements testés par Greenpeace, qui ont un impact sur la fertilité et la reproduction.
Le formaldéhyde, un gaz nocif souvent utilisé pour rendre les tissus résistants et infroissables, est classé comme cancérogène.
Les composés perfluorés et les retardateurs de flamme, également perturbateurs endocriniens, sont utilisés pour leurs propriétés infroissables et ignifuges mais peuvent affecter le développement et la santé hormonale.
Le diméthylfumarate, interdit dans l’UE depuis 2009, est connu pour ses effets allergisants.
Les colorants, notamment les azoïques interdits en Europe, et les phtalates, utilisés dans les décorations des vêtements, peuvent causer des réactions allergiques et des problèmes hormonaux.
Enfin, l’utilisation de nanoparticules, notamment dans les vêtements de sport pour leurs propriétés bactéricides, soulève des inquiétudes quant à leur impact sur la santé et l’environnement, bien que les risques spécifiques restent à préciser.
En résumé, la meilleure façon de s’assurer que la composition d’un vêtement n’est pas toxique est de privilégier les matériaux naturels, de chercher des certifications fiables, de se renseigner sur les pratiques de fabrication et d’éviter les finitions chimiques.
Source : Association Santé Environnement France
Photos : Pexels
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