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Dans un monde où la mode évolue rapidement, vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il advient des vêtements que nous ne portons plus ? Greenpeace a mené une enquête révélant un parcours étonnamment étendu pour les vêtements déposés dans des conteneurs de vêtements usagés en Espagne, berceau des groupes de fast-fashion comme Inditex et Mango. Le mystère derrière la seconde vie de nos vêtements se dévoile sur une carte mondiale.

120 000 tonnes de vêtements usagés expédiés chaque année en dehors de l’Espagne

L’enquête, menée avec des dispositifs de géolocalisation sur 29 vêtements, révèle un panorama surprenant. Près de la moitié de ces vêtements ont une destination hors des frontières espagnoles, prolongeant leur cycle de vie dans un parcours qui, dans de nombreux cas, s’étend sur plus de quatre mois.

Peu importe leur emplacement, qu’ils soient dans des lieux publics ou dans des magasins comme Zara et Mango, les conteneurs partagent un destin commun pour ces vêtements : l’exportation. Chaque année, l’Espagne expédie environ 120 000 tonnes de vêtements usagés, une quantité proche de ce qui est collecté. Cette symétrie dans les chiffres met en évidence l’exportation comme méthode principale de gestion, quel que soit le point d’origine de ces vêtements.

Direction les Émirats arabes unis, le Maroc et la Pakistan

Selon les données douanières et les résultats préliminaires de l’étude, les destinations les plus fréquentes incluent les Émirats arabes unis, le Maroc et le Pakistan. Cependant, la trace de ces vêtements se perd dans un réseau diversifié : des marchés au Togo aux succursales d’entreprises espagnoles à Santiago du Chili. Certains vêtements trouvent leur chemin vers des entrepôts ou des industries dédiées à la gestion des déchets textiles au Pakistan ou en Inde, sans certitude quant à leur acquisition.

Dans un revirement révélateur, seulement l’un des 29 vêtements suivis a réussi à certifier une seconde vie : une veste vendue dans un magasin de vêtements de seconde main en Roumanie. Cette découverte met en lumière la disparité dans la qualité des vêtements exportés, où les articles plus coûteux ont tendance à se diriger vers des pays européens, tandis que ceux à moindre coût trouvent leur destination dans des nations asiatiques et africaines.

Ces révélations, encore à un stade intermédiaire de l’enquête, dressent un tableau alarmant pour Greenpeace, décrivant un modèle “insoutenable” où les vêtements parcourent de longues distances pour atteindre une seconde vie rarement concrétisée.

Face à ces conclusions, Mango a précisé son processus de gestion, indiquant qu’une infime partie des vêtements déposés dans ses conteneurs est vendue en Espagne comme seconde main, tandis que le reste est destiné à la réutilisation ou au recyclage après avoir été exporté et trié par Moda Re-, une entité associée.

À une époque où la conscience environnementale et la durabilité sont des sujets cruciaux, le voyage inconnu de nos vêtements usagés émerge comme un défi en suspens. Cette enquête révèle un contexte complexe et soulève des questions sur la façon dont nous pouvons améliorer la gestion mondiale des vêtements usagés, recherchant des solutions plus durables et responsables envers notre planète.

Photo : Décharge de vêtements usés à Sa Kaeo, Tailandia. © Wason Wanichakorn / Greenpeace

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