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Première Vision Paris, le rendez-vous mode bi-annuel incontournable, revient pour présenter toutes les dernières tendances mondiales en approvisionnement multi-matières et créer les plus belles collections du Printemps-Été 2025. Dans sa prochaine édition, qui aura lieu du 6 au 8 février 2024 au Parc des Expositions de Paris Nord Villepinte, l’évènement professionnel mettra plus que jamais l’accent sur la durabilité et les produits et services éco-conçus. Nous avons rencontré Gilles Lasbordes, Directeur Général de Première Vision, qui nous détaille en avant-première les nouveautés éco-responsables à découvrir in situ.
En quoi consiste le programme A Better Way ?
Parmi les différents outils mis en place, qui permettront de sensibiliser les acheteurs et de leur proposer les dernières tendances en matières durables et éco-responsables, nous avons créé A Better Way. Inauguré en juillet dernier, ce programme propose aux visiteurs de Première Vision un guide de visite du salon sous un angle écoresponsable et pas seulement de mode, secteur qui fait l’histoire de nos 50 ans d’existence.
A Better Way a été préparé pendant un an avec les experts du secteur pour essayer de définir les 5 piliers sur lesquels repose le projet, à savoir : Initiatives sociales, Impact de la production, Traçabilité, Composition des produits/processus, Cycle de vie des produits et fin de vie.
Quelles sociétés y participent ?
Nous avons commencé en juillet 2023 avec 290 sociétés de tissus, fils et cuir qui avaient volontairement décidé de remplir le questionnaire et d’avoir des notes suffisamment bonnes pour intégrer le programme A Better Way avec entre 1 et 5 piliers validés.
Pour février, nous continuerons à développer ce programme et nous proposons à l’univers Smart Creation, mais aussi au manufacturing, de rejoindre A Better Way via ce questionnaire spécifique industriel.
Quels types de labels et de certifications sont éligibles pour ce programme ?
Le questionnaire remis aux entreprises, qui est la porte d’entrée au programme A Better Way, repose sur deux aspects. Il y a tout d’abord les 5 piliers que nous venons de citer, puis il y a les labels et les certifications.
De fait, nous avons identifié une quinzaine de labels et certifications, sur un audit de 400 entreprises. Et au final, nous retenons ceux qui sont solides, indépendants et plutôt internationaux. Le but étant de voir si ces entreprises font les choses de façon un peu plus responsable que les autres…
Ce principe est déclaratif et nos audits sont réalisés avec une société externe spécialisée auprès des entreprises qui veulent rejoindre le programme. Pour l’instant, nous avons fixé à 10 pour cent le taux de vérification pour la véracité des données apportées.
Les entreprises qui ont intégré A Better Way en juillet dernier doivent-elles répondre une nouvelle fois au questionnaire ?
Non, ces entreprises ne sont pas obligées de répondre au questionnaire tous les six mois. Certaines, entre l’édition de juillet 2023 et février 2024, ont d’ailleurs amélioré des choses sur leur chaîne de production donc elles vont redonner de nouvelles informations et peuvent gagner un pilier de plus.
« La prise de conscience est là dans le secteur en B2B, en revanche le passage à l’acte est plus compliqué »
Y a-t-il du nouveau concernant les entreprises de stocks dormants ?
Dans l’espace Smart Création, nous avons déjà la présence de quelques entreprises de stocks dormants comme Nona Source et Adapta. En février, nous accueillerons l’Atelier des matières (créé par la Maison Chanel en 2019) ainsi qu’une zone dédiée à nos exposants qui voudront embrasser cette stratégie commerciale et proposer des solutions.
Lors de notre dernière édition de juillet, un parcours avait été proposé à nos exposants qui voulaient des stocks dormants. Cette année, on va grossir ce parcours et proposer des produits disponibles pour les acheteurs.
Les stocks dormants sont surtout utilisés par les jeunes marques qui recherchent des tissus de haute qualité. Nous sommes partenaire du Festival de Hyères et nous voyons les jeunes marques qui ont du mal à trouver des matières car elles n’ont pas de gros volumes. C’est une démarche éco-responsable et sans les contraintes industrielles que l’on pourrait avoir.
Que prévoyez-vous pour la filière cuir cette année ?
Nous promouvons la filière cuir et tous les efforts qu’elle fait pour être plus éco responsable et nous promouvons aussi les matières alternatives. En février, la partie cuir attend environ 150 exposants dans le Hall 3. Nous allons essayer de valoriser la filière complète. Avec des talks et des conférences, nous allons aborder toutes les étapes avant la tannerie et accueillir des acteurs qui vont venir parler de l’élevage : comment ils ont amélioré la qualité d’élevage des animaux, des élevages en France qui sont faits dans des bonnes conditions, la qualité des aliments que les animaux mangent et qui, dans ce cas, auront une répercussion sur la qualité des déchets de l’industries (les peaux).
Ils évoqueront aussi comment procurer un bon revenu aux éleveurs, car ce sont des élevages de petites tailles.
Pour nourrir le débat, nous recevrons également des professionnels et experts de l’environnement et de la technologie. Ils parleront de traçabilité depuis la naissance de l’animal jusqu’au produit fini, mais aussi de l’environnement du secteur de l’élevage et tous les sujets de ruralité qui y sont liés.
Nous pensons qu’aujourd’hui, dans le cadre de la loi AGEC, il faut remonter loin dans la chaine. Comme pour le coton, nous voulons savoir d’où il vient et c’est la même chose pour la chaine du cuir. Plus on aura de traçabilité, meilleurs seront les comportements et les impacts sur l’environnement de la chaine de transformation.
Aujourd’hui, beaucoup d’efforts sont faits pour le bien-être animal. Il en est de même pour les tanneries avec l’amélioration du processus industriel, sans produits chimiques, la récupération des eaux, etc.
« Les entreprises haut-de-gamme sont celles qui viennent montrer le chemin au reste du marché »
Concernant l’innovation, comment se positionne Première Vision aujourd’hui ?
Dans la mode il est aujourd’hui primordial de mettre l’accent sur la Recherche et le Développement (R&D). En parallèle du mouvement vegan, qui attire en partie les plus jeunes générations, les matières alternatives qui vont substituer le cuir entrent en jeu. D’ailleurs, dans les 5 à 10 années à venir, il va y avoir énormément d’innovations, comme c’est le cas des nouvelles matières cellulaires, encore très onéreuses…
Quelle est votre vision des choses : comment ressentez-vous cette transition écologique ?
Je suis forcément très attentif à ces sujets-là de par mon rôle dans le secteur et ma sensibilité environnementale. Je fais attention à ce que j’achète. J’espère aussi que la crise inflationniste et de consommation ne va pas freiner la démarche durable qui est en cours, car tous ces investissements de la part des marques et des industriels peuvent paraître risqués…
Néanmoins, je crois fermement que la durabilité est un axe de différenciation. En effet, il s’agit bien de changer un état d’esprit qui n’a plus de raison d’être. Si vous êtes dans la bagarre du prix vous ne changerez jamais. Un prix éthique à hauteur de la qualité que vous proposez, c’est bien pour vous et pour la planète.
Photos : Première Vision – Photo Une : ©FrancoisDurand
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