La fashion week de Paris automne-hiver 2025-2026 section Mode Féminine vient de se clôturer. Les plus grandes Maisons de mode parisiennes ont à nouveau pu démontrer leur savoir-faire à travers des défilés. Mais qu’en est-il des créateurs indépendants ? Ont-ils eux aussi leur place dans cet univers ?
Les rues de Paris ne sont jamais aussi belles que lorsque les passionnées de mode se parent de leurs plus beaux looks pour la fashion week. Avec le soleil en prime, la capitale a brillé durant cette première semaine de mars. Les défilés se sont enchainés dans les lieux les plus prestigieux de la ville, et les célébrités en ont pris pleins les yeux. La nouveauté de cette année ? Le Grand Dîner du Louvre, qui s’est déroulé le 4 mars dernier, invitant les plus grandes stars de la planète. Une sorte de Met Gala à la française, où les tenues de créateurs portées par les stars ont fait sensation.
Aujourd’hui, la mode a tiré sa révérence à Paris. La fashion week Mode Féminine, qui a duré pendant à peine plus d’une semaine, aura fait parler d’elle. Les grandes maisons telles que Givenchy, Chloé, ou encore Schiaparelli ont frappé. Longtemps considérées comme les références ultimes en matière de tendances, elles dictent encore largement les codes du style. Pourtant, une nouvelle vague de créateurs, audacieux et résolument engagés, semble défier cette domination en proposant des alternatives innovantes, durables et plus en phase avec les valeurs des consommateurs d’aujourd’hui. Faut-il encore suivre les diktats du luxe traditionnel, ou se tourner vers ces créateurs indépendants qui réinventent une mode plus responsable et consciente ? Réponse au salon Première Classe, qui s’est tenu du 7 au 10 mars derniers au Jardin des Tuileries.

Première Classe / Photo : Stella Chaspoul Autuoro
Les créateurs indépendants, pionniers de la mode durable et de l’innovation éthique
Les allées du salon de mode Première Classe à Paris ne sont pas là pour faire l’éloge des grandes maisons : ici, aucun logo clinquant des marques de luxe, aucun défilé monumental orchestré par un géant du secteur. À la place, des stands épurés, des matières soigneusement sélectionnées et des créateurs passionnés, venus présenter des pièces uniques, souvent confectionnées en petites séries. Dans cet espace dédié aux talents émergents, une question s’impose : et si l’avenir de la mode ne se décidait plus dans les ateliers des grandes maisons, mais ici, entre les mains de créateurs indépendants ?

Chaussure de Mariela Shwarz Montiel
Mariela Schwarz Montiel, créatrice d’origine paraguayenne, est à l’initiative de deux marques écoresponsables : Amambaih (chaussures et sacs tissés) et Carlotha Ray (tongs et parfums). Durant une table ronde qui s’est tenue le 7 mars au salon Première Classe, la créatrice s’est exprimée sur l’essor des créateurs indépendants qui réinventent le luxe durable. « Je pense sincèrement que les créateurs indépendants sont ceux qui vont réinventer le luxe » exprime très clairement Mariela Schwarz Montiel. Elle qui a travaillée avec des grands noms de la mode comme Vivienne Westwood ou Alessandro Michele chez Gucci, n’est pas contre les grandes maisons de luxe, et pense plutôt qu’ils peuvent tout à fait s’allier :
« Alessandro Michele a beaucoup d’intégrité. Il a gardé cette authenticité que certaines maisons n’ont plus, et je pense que c’est ça qui fera l’avenir de la mode : allier l’artisanat des petits créateurs et la notoriété des grandes marques, en coopérant ensemble ».

Sac à main de Mariela Schwarz Montiel
Si la créatrice est une grande optimiste et pense que le monde doit changer, c’est parce qu’elle oeuvre chaque jour pour innover et trouver de nouvelles technologies qui feront de la mode une activité écoresponsable. « Il faut penser à surprendre, avec des histoires mais aussi en allant chercher toujours plus loin. Nous avons une nécessité d’avoir de nouvelles idées, c’est notre rôle en tant que créateur » déclare-t-elle avec passion.
Dans le salon, on retrouve des stands qui suivent la même vision que Mariela Schwarz Montiel, comme celui de Clémence Cahu et sa marque de sacs éponyme. Elle crée des sacs intemporels au design épuré pour laisser libre cours à l’imagination d’autres marques qui collaborent avec elle, telles que Kway, Jeanne Friot ou encore Maison Kitsuné. Les matériaux utilisés sont durables et la fabrication minutieusement travaillée.

Sacs de Clémence Cahu
Alors, vers qui devons-nous nous tourner pour être tendance ? Dans un monde idéal, toutes nos marques favorites feraient des collaborations avec des créateurs engagés et indépendants. Cela apporterait aux maisons de luxe une perspective plus consciente des enjeux actuels, soulignant l’urgence de repenser notre manière de produire et de consommer, tandis que du côté des plus petits créateurs, cela pourrait « augmenter leur visibilité de 80 pour cent tout en apportant un souffle nouveau à leur propre image », comme le souligne le site Fashion Insiders. Des marques de sportswears comme The North Face ou Asics ont déjà mis le pied à l’étrier, en s’associant à des créatrices soucieuses de l’environnement comme Cecilie Bahnsen et Chopova Lowena.

Sac à main de Clémence Cahu
La mode de demain semble ainsi naître de cette synergie créative, où l’artisanat des petites marques rencontre l’influence et l’impact des grandes maisons. Un luxe repensé, plus durable, plus innovant, plus authentique.
Rédaction : Stella Chaspoul Autuoro
Photos de Clémence Cahu : Kim Weber @kim_weber_photography