Entre la glace et la lumière, entre le fragile et l’éternel, la poésie de la Terre et des femmes se répond.
Dans le cœur glacé de Tomtor, en Sibérie Orientale, une femme yakoute touche la neige comme on touche un secret ancien. Les cristaux, formés par la condensation et suspendus au permafrost, brillent d’une lumière fragile et éternelle. Ici, où le froid règne et rythme les vies, chaque flocon est un témoin des saisons passées, des savoirs transmis, de la terre qui parle encore.

Natalya Saprunova
Mais la glace fond. Les vents glacials d’Oïmiakon, le village habité en permanence le plus froid au monde, se font rares. La chaleur s’invite où elle ne devrait pas, provoquant des anomalies thermiques, des chutes de neige et des incendies de forêt. Les rivières gelées s’assoupissent, les forêts s’embrasent, et la vie traditionnelle vacille. Pourtant, dans ces cristaux demeure la beauté d’un monde à préserver, la mémoire des femmes et des terres qui nous ont nourris.
À propos de Natalya Saprunova
Natalya Saprunova, photographe russe installée à Paris, a capturé cet instant. Son travail se concentre sur la fonte du permafrost et son impact à l’échelle mondial tant au niveau environnemental que sur les populations, notamment en Mongolie dont le mode de vie nomade est directement bouleversé par ces changements.
Photo : Natalya Saprunova – Prix du Public : Prix Photo CCFD-Terre Solidaire 2025.
Texte : Anne-Sophie Castro
Plus d’articles sur le sacré et la transmission dans notre magazine