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“C’est maintenant ou jamais qu’il faut limiter le réchauffement à 1,5°C”, affiche le site web de l’ONU. En effet, le nouveau rapport du Giec (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) publié le 4 avril 2022, a lancé une nouvelle alerte face au changement climatique, le secteur textile étant l’un des principaux concernés.

En 2021, le réchauffement climatique a augmenté de 1,09°C et les conséquences sur les populations et les écosystèmes liées à la sécheresse sont dévastatrices. Elles engendrent une réduction de la disponibilité des ressources en eau et en nourriture en Afrique, en Asie et dans les petites îles notamment. L’impact sur la santé dans toutes les régions du monde inflige une plus grande mortalité, de nouvelles maladies émergent, le choléra se développe et la qualité de l’air se dégrade… Aussi, les aires de répartition des espèces animales et végétales baisse de moitié. Les acteurs de la mode, aussi bien producteurs que consommateurs doivent agir!

Comme fixé dans l’Accord de Paris, ces effets, “même dans l’hypothèse d’une limitation de la hausse des températures à 1,5°C”, sont irrémédiables. D’ailleurs, entre 3,3 et 3,6 milliards d’habitants vivent dans des situations très vulnérables au changement climatique. Et d’ici 2050, les experts prévoient des menaces graves pour les populations dont 1 milliard d’habitants en régions côtières…

À ce sujet, Julia Faure, co- fondatrice de la marque de mode éthique Loom et créatrice du mouvement En Mode Climat, qui réunit 250 acteurs textile engagés pour l’Accord de Paris, a dressé hier, lors des Fashion Green Days (6-8 avril 2022), un état des lieux pour limiter au máximum l’émission des gaz à effet de serre. Cela passe, biensûr, par une baisse significative de notre consommation.

loom - Julia Faure: Comment limiter le réchauffement climatique? - Pearls Magazine
Julia Faure et Guillaume Declair de Loom

Si d’ici 2050, l’industrie de la mode en France doit (au moins) diviser ses émissions de gaz à effet de serre par trois, comment maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5 à 2°C pour éviter la catastrophe?

En bonnes pratiques, Julia Faure indique de privilégier en priorité des matières premières éco-responsables, de recycler les vêtements, d’interdire la destruction des stocks invendus par incinération, d’économiser l’énergie dans les bureaux et les magasins, de choisir des packagings éco-responsables et d’améliorer la résistance des produits grâce à la technologie pour une meilleure durabilité.

D’où viennent les émissions de gaz à effet de serre?

Si les émissions issues de la production des matières premières ont un impact négatif sur l’environnement, c’est surtout le processus de transformation de ces matières qui en est responsable. En effet, les machines telles que les moissoneuses batteuses, les machines de filature, les métiers à tisser ou les machines à coudre consomment beaucoup d’énergie et émettent de grandes quantité de CO2.

Les risques du recyclage…

Concernant le recyclage, Julia Faure met en garde sur l’incertitude de cette pratique étant donné que la qualité des produits est inévitablement dégradée, la résistance des vêtements diminuant. Aussi, la consommation de produits recyclés provoque un effet rebond où l’on consomme davantage considérant ces produits comme “favorables pour l’environnement”.

“Il faut consommer deux fois moins de vêtements aujourd’hui”

Julia Faure

Consommer deux fois moins équivaudrait à revenir à la consommation des années 80. Mais pourquoi notre consommation a-t’elle doublé depuis?

“La fast-fashion en est responsable. Les chaînes de mode ont choisi de délocaliser leur production, dans des pays où la main d’oeuvre accuse des salaires très bas, et propose des prix défiant toute concurrence”, une pratique très illogique dans la conscience. Julia Faure illustre cette période comme “une ère de la création des désirs” où les consommateurs ont pu (ou peuvent, mais peut-être plus pour très longtemps…) changer de look très rapidement sans trop dépenser, créant des désirs allant à l’encontre de leurs besoins réels de s’habiller.

En résumé, pour devenir plus éthiques et réussir à freiner la consommation, “les marques doivent changer leur culture et surtout gagner en sobriété: produire moins mais mieux. En relocalisant et en affichant les lieux de production et dans l’idéal, en investissant dans des usines françaises. Il va sans dire que les trop fortes incitations à consommer doivent être également pénalisées.”

Photos: Pixabay/site web de Loom.

www.loom.fr

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