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Feat.coop : “Nous voulons devenir la vitrine des stocks dormants de la région AuRA”

Article sponsorisé

Imaginez une mode qui pense la fin de vie de ses produits avant leur développement… Mieux encore, une mode qui part de pièces déjà existantes pour créer ses projets en évitant le gaspillage. Tim Rigal et Tristan Vuillet, deux amis d’enfance, ont matérialisé ce projet : ils ont créé feat.coop, une coopérative située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes qui récupère les stocks de textiles dormants. Celle-ci propose aux professionnels de la mode et de l’ameublement la vente de rouleaux de textiles en grandes quantités, où quelques mètres sont également disponibles à la vente pour du prototypage, mais aussi en petites quantités disponibles au mètre ou au rouleau. Dans cette interview, Tim nous explique leurs parcours d’entrepreneurs, l’héritage textile d’une région de renommée mondiale avec notamment Sfate & Combier, Deveaux, Les Tissages de Charlieu, Satab, 1083 ou Salomon et les services proposés par feat.coop comme alternative durable et éco-responsable.

Quelques mots sur vos parcours respectifs : qui êtes-vous et d’où venez-vous ?

Avec Tristan, nous nous sommes rencontrés lorsque nous avions 14 ans, à Lyon. Notre relation n’a cessé d’évoluer pour devenir celle de deux colocataires, puis deux associés. Lui, a suivi un parcours en ingénierie. Il est diplômé de l’Ecole des Mines de Saint Etienne en tant qu’ingénieur en génie industriel. Il a ensuite effectué neuf mois de service civique en Inde et à son retour, il a repris un master 2 en Économie Sociale et Solidaire à Lyon. Le projet coopératif vient de là. 

Quant à moi, j’ai fini mes études à l’IEA de Lyon où j’ai suivi un Master de Management et d’Administration des Entreprises. J’ai réalisé mon stage de fin d’études chez WeDressFair. Le projet « textile » vient de là. 

Comment est né feat.coop et quelles sont ses motivations profondes ?

L’idée de créer feat.coop nous est venue pendant le premier confinement. Elle est née d’une envie de rassembler, autour de dynamiques communes, des énergies, des projets, des professionnel·les, des marques actives souvent « dans leur coin ». D’ailleurs, la notion de circularité était déjà présente dans nos esprits, sans pourtant être le fondement de nos réflexions.  

Nous consacrons aujourd’hui nos énergies sur la revalorisation des stocks dormants de la région AuRA et, a fortiori, à la mise en lumière des savoir-faire de ce territoire. 
Nous voulons participer à la démocratisation de l’économie circulaire dans la filière textile et à sa prise en considération au niveau législatif. D’autre part, il important pour nous de défendre des modèles d’entreprises coopératives tournées vers leurs salariés et/ou bénéfiques au bien commun. 

Pouvez-vous nous parler du patrimoine et du savoir-faire textile de la région Auvergne Rhône-Alpes ? Qu’est-ce qui en fait sa particularité ?

La région AuRA est encore aujourd’hui le territoire comptant le plus d’emplois et d’établissements de la filière textile en France. De nombreuses entreprises, de nombreux savoir-faire ont résisté aux vagues de délocalisation d’entreprises dans les années 90. Lyon est évidemment connue pour être la capitale de la soie. Les métiers à tisser Jacquard ont également été inventés dans la capitale des Gaules. Le bassin de Saint-Etienne est un lieu historique de la rubanerie française. Et Satab, un de nos partenaires, est le leader européen de la rubanerie. Quant à Roanne, c’est un lieu fort de la bonneterie et Bourgoin-Jallieu est reconnu pour ses usines d’impressions. 

Dans la région, vous pouvez trouver tous ces savoir-faire : l’élevage de vers de soie, le cardage, la filature, le moulinage, le tissage, le tricotage, l’impression, l’ennoblissement et la confection. 

Depuis la création de Feat.coop, quel volume de textiles a été récupéré?

Le 19 janvier 2023, notre showroom comptait plus de 350 références représentant plus de 70 000 mètres de textiles dormants : 90 références de rubans, cordons et élastiques représentant plus de 37 000 mètres. Depuis, plusieurs collectes de textiles, grandes et petites laizes, ont été menées. Notre vision est de devenir la vitrine des stocks dormants de la région AuRA. Nous collectons des textiles produits à l’origine pour les secteurs du prêt-à-porter, et prêt-à-porter haut de gamme, de l’ameublement, du balnéaire ainsi que pour l’outdoor et le sport en textiles techniques. `

Comment fonctionne votre plateforme et qui peut s’approvisionner chez vous?

Nous nous adressons aux professionnel·les. Nos client·es sont des jeunes créateurs·rices, des marques établies de mode et technique, des designers d’intérieur, des artistes, des théâtres et Opéras, etc. En somme, toutes les structures ou indépendants ayant besoin de textiles pour leur pratique…Nous accueillons également une fois par mois les particuliers dans notre showroom à l’occasion d’une journée « Ventes de Petites Quantités » lors d’un week-end. 

Quels autres services ou produits proposez-vous?

Nous développons, depuis ce début d’année, une partie formation adjacente à notre expertise : les matières textiles. Une fois par mois, nous vous accueillons dans notre showroom pour une formation participative animée par l’ingénieure textile de l’équipe. Étoffes, armures, points de liages, matières premières, tous les éléments textiles seront évoqués. Vous pourrez choisir correctement le textile nécessaire à votre projet et dialoguer avec les experts du secteur.  Cette formation est à destination des professionnel·les souhaitant enrichir leurs connaissances textiles. 

Quelle serait votre définition de la mode circulaire?

Une mode qui pense la fin de vie du produit avant son développement. Une mode qui part de l’existant pour penser et designer ses projets. Une mode qui encourage à repenser ses collections, nos consommations sans quoi nous reproduirons les mêmes schémas que la Fast Fashion. Enfin une mode qui invite à mettre du sens derrière ses achats. 

Quels sont vos projets?

Nous récupérons fin février les clés d’un nouvel espace de stockage. Ce lieu va nous permettre de pouvoir proposer la vente de textiles au mètre pour le prototypage avant que nos client·es ne s’engagent sur des métrages plus importants. Par ailleurs, nous aimerions développer nos formations pour conscientiser les professionnels et d’autres projets sont en cours.

Crédit photos : Feat.coop

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