Un vent nouveau souffle avec l’avènement de la soie végane, aussi appelée soie végétale ou éthique. Cette alternative innovante à la soie traditionnelle, qui nécessite traditionnellement l’élevage et souvent le sacrifice de milliers de vers à soie, gagne du terrain grâce à son approche respectueuse des animaux et de l’environnement.
“La soie est la fibre avec laquelle les vers à soie tissent leur cocon, une enveloppe externe destinée à les protéger durant le stade nymphal“, explique PETA (Pour une Ethique dans le Traitement des Animaux). “La plupart des insectes utilisés dans l’industrie de la soie ne vivent pas au-delà de ce stade car ils sont ébouillantés ou gazés vivants dans leurs cocons afin de défaire les cocons et de permettre aux travailleurs de récolter les fils de soie. Il faut tuer environ 6600 vers à soie pour obtenir un seul kilogramme de soie.“
Il existe par ailleurs des reportages montrant le recourt au travail des enfants dans l’industrie de la soie. Selon l’ONG Human Rights Watch qui a enquêté sur le commerce de la soie en Inde, des enfants, dont certains n’ont que 5 ans, sont forcés à travailler dans les usines et les ateliers qui produisent les fils de soie. “Certains doivent immerger leurs mains dans des bacs d’eau bouillante et se retrouvent avec la peau à vif et avec des cloques. Les enfants qui enroulent les fils de soie ont souvent des coupures qui ne sont pas soignées et peuvent s’infecter“, souligne PETA. Il convient donc de continuer à développer des alternatives véganes n’impliquant ni la souffrance animale, ni le travail forcé des enfants ou celui d’adultes dans des conditions déplorables. Voici les soies véganes les plus courantes :
La rayonne/viscose
Parmi les types les plus prometteurs de soie végane, on retrouve la rayonne ou viscose. Créée à partir de cellulose extraite de plantes comme le bois, elle imite les propriétés de la soie avec une grande fidélité. Toutefois, son processus de fabrication, potentiellement polluant, nécessite une gestion écologique rigoureuse pour se qualifier de véritablement durable.
Soie de soja
Autre concurrent : la soie de soja, produite à partir des résidus de la fabrication du tofu et autres produits à base de soja. Cette fibre douce offre une sensation similaire à celle de la soie traditionnelle et constitue une solution plus durable, puisqu’elle valorise les sous-produits de l’industrie alimentaire.
Soie de banane
La soie de banane, obtenue à partir des tiges de bananiers, est une autre alternative fascinante. Biodégradable et utilisant des déchets agricoles, elle transforme efficacement les résidus en un textile luxueux et respectueux de l’environnement.
Soie d’orange
Quant à la soie d’orange, elle est fabriquée à partir des peaux résiduelles de la production de jus d’orange. Cette méthode non seulement valorise les déchets, mais produit également une fibre ayant des caractéristiques semblables à la soie naturelle, offrant ainsi une solution écologique et innovante pour l’industrie textile.
(Lire notre article sur la soie d’orange)
Soie de lotus
Enfin, la soie de lotus, principalement produite en Asie du Sud-Est, représente le summum de l’éthique et de la durabilité. Extraite artisanalement des tiges de la fleur de lotus sans l’utilisation de produits chimiques, cette fibre est non seulement écologique mais également très prisée pour sa beauté et sa rareté.
(Lire notre article sur la Fleur de lotus)
Ces alternatives véganes à la soie attirent de plus en plus l’attention dans les industries de la mode et du textile, qui cherchent à réduire leur impact environnemental tout en répondant aux attentes éthiques des consommateurs.
Photo : Mikhail Nilov
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